mercredi 13 mai 2009

L'étrange histoire de Jenson Button


Titularisé en 2000 chez Williams, alors que l'année précédente il n'avait terminé que troisième du championnat britannique de F3, Jenson Button - âgé de 20 ans - était considéré à l'époque comme l'un des espoirs les plus prometteurs du sport automobile.

En 2000, il devint l'équipier de Ralf Schumacher et armé d'une expérience nulle, personne n'ose imaginer à l'époque que Jenson arrivera à briller au côté de l'expérimenté allemand. Et pourtant...

Dominé sur l'ensemble de la saison par Ralf Schumacher, Jenson Button réussit toutefois à se mettre en évidence, notamment à Spa-Francorchamps et à Suzuka, des circuits qui n'ont pas la réputation d'être des tracés pour enfants.

Déjà engagé avec Juan Pablo Montoya pour la saison 2001, Frank Williams doit laisser filer Jenson Button chez Benetton/Renault l'année suivante. Là-bas, Jenson Button doit s'incliner face à Giancarlo Fisichella, mais il faut bien reconnaître qu'à l'époque, l'Italien était considéré comme l'un des meilleurs pilotes du plateau.

L'année suivante, en 2002, Jenson est confronté chez Renault à Jarno Trulli, un autre as italien du volant. Jenson est encore dominé en vitesse pure et à la fin de l'année, il est remplacé par un autre jeune pilote prometteur: Fernando Alonso.

Jenson Button trouve refuge chez BAR en 2003, équipe au sein de laquelle il est toujours. Cette équipe a en effet changé deux fois de noms depuis que Button l'a rejointe: l'équipe BAR est devenue Honda à partir de 2006 et Brawn depuis le début de la saison 2009.

Avec cette équipe basée à Brackley, Jenson Button a connu quelques hauts, notamment sa troisième place dans le championnat 2004, grâce à ses 10 dix podiums, et bien sûr sa victoire en Hongrie en 2006. En revanche, il y a aussi eu beaucoup de bas, en particulier ses saisons 2007 et 2008!

A l'issue de ces deux saisons catastrophiques, la cote de Jenson est au plus bas. Lorsque le constructeur Honda décide de mettre un terme à sa présence en F1 en décembre 2008, les équipes ne sont pas nombreuses à s'arracher les services du pilote britannique, privé de volant. Jenson s'en remet donc à Ross Brawn qui fait des pieds et des mains pour reprendre l'équipe Honda afin de la rebaptiser de son nom.

Jenson Button attend donc patiemment que les choses se dénouent et lorsque Ross Brawn devint le nouveau patron de l'équipe de Brackley, le 5 mars dernier, il était enfin assuré d'être au départ de la saison 2009.
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Mais dans quelles conditions allait-il disputer cette saison 2009?

Ross Brawn et son équipe durent remplacer le moteur Honda par un Mercedes en quelques semaines, l'équipe n'avait aucun sponsor et elle allait disputer cette saison avec Jenson Button et Rubens Barrichello, deux vieux renards que d'aucuns pensaient être plus proches de la retraite que d’une nouvelle carrière en F1.

C'est donc avec cette accumulation de "points faibles" que l'équipe Brawn attaque les deux seules séances d'essais privés d'hiver auxquelles elle va participer avant de s'envoler pour l'Australie. Et là, un premier miracle se produit: la Brawn se montre extrêmement fiable et très rapide, dès ses premiers tours de roue!

Avant les premiers essais libres du Grand Prix d'Australie, certains se disaient encore que la Brawn avait peut-être roulé sous le poids minimum en essais privés afin de convaincre l'un ou l'autre sponsor... l'inquiétude de la concurrence était compensée par ce mince espoir.

Mais dès les premiers essais libres de Melbourne, les Brawn de Button et Barrichello pointent dans le haut des classements. La BGP001 n'est certes pas dominatrice comme en essais privés, mais on se dit qu'elle pourrait jouer le podium dès sa première course. Un vrai miracle!

C'est le lendemain en qualification que les mines de la concurrence s'allongèrent pour de bon. Button et Barrichello s'étaient tout simplement placés sur la première ligne du Grand Prix d'Australie qu'ils terminèrent le lendemain aux deux premières places! La stupéfaction était à son comble dans le paddock...

Le week-end passé en Espagne, Jenson Button a signé sa quatrième victoire en cinq courses. Dans l'histoire récente du championnat, les pilotes qui ont réussi à faire ça sont tous devenus champions du monde à la fin de l'année, avec plus ou moins de difficultés. On pense à Ayrton Senna (1991), Nigel Mansell (1992), Michael Schumacher (1994, 2002 et 2004) et Damon Hill (1996).

En quelques mois, Jenson Button est donc passé du statut de pilote en préretraite à celui de champion du monde potentiel. Voilà qui ne manque pas de piquant. Lewis Hamilton, champion du monde l'année dernière, est sans aucun doute l'un de ceux qui comprennent le mieux ce que représente l’ascension de Jenson Button et de sa Brawn: en Espagne, sa McLaren a en effet été reléguée à un tour de Button à quelques encablures de l'arrivée...

Les choses changent décidément très vite en F1 et ce n'est pas qu'une impression...

Daniel THYS
© CAPSIS International

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