lundi 20 juillet 2009
Newey : "Ce ne fut pas facile"
Adrian Newey, directeur technique de Red Bull Technology, explique comment à force de travail et de compromis il a transformé la RB5. Et à quel point le développement reste sensible sans tests préalables.
RB5 a rendu la monnaie de sa pièce à Brawn avant même de se mettre à produire un double diffuseur. A quel point cela a bouleversé le programme de développement ?
Adrian Newey : Ce fût une énorme somme de travail car la voiture n'était pas dessinée pour en ça, et ce ne fut pas un mariage spécialement facile avec la suspension arrière à tirants. Nous sommes convenus que nous n'avions pas les ressources pour redessiner une boîte de vitesses et une suspension arrière pour mieux convenir au concept de double diffuseur. Nous avons donc adapté le package mécanique existant. Nous avons fait une première tentative à Monaco, mais le package ne représentait qu'un petit pas et n'a pas marché comme voulu. La seconde avancée sur le package a été réalisée au Grand Prix de Grande Bretagne. Ça m'a pris deux mois, intensifs, pendant lesquels je me suis moins occupé du reste de la voiture que la normale.
Red Bull Racing apporte comme les autres teams de nouveaux développements sans tests en piste. Est-ce à dire que les essais des années passées étaient une dispersion ou que les voitures de cette année seraient bien plus rapides si les tests avaient été maintenus ?
A.N. : Difficile à dire. Sans tests, il faut se fier aux outils à disposition : la soufflerie, la conception assistée par ordinateur et à un moindre niveau la simulation. Quand nous introduisons des pièces sur un week-end, il est difficile de voir si nous faisons ne serait-ce qu'un petit pas dans la mauvaise direction, car nous n'avons pas d'éléments comparatifs. Mais nous utilisons les vendredis de Grand Prix comme une séance de test autant que comme une préparation pour le reste du week-end.
Sentez-vous un manque de tests au niveau des pneumatiques car nous avons vu des situations inhabituelles jusqu'à présent...
A.N. : Ce que nous avons vu était lié aux circuits et aux températures. Si vous ne testez pas sur les circuits où vous courrez, ou par les températures que vous rencontrez lors d'un week-end de course, vous ne vous rendez pas forcément compte d'un problème relatif aux pneus.
A part les Brawn, voyez-vous de sérieux challengers dans les prochaines courses ?
A.N. : Tout le monde, en fait. McLaren et Renault ont fait des progrès significatifs au Nürburgring, et nous avions nous même réalisé un bond en avant à Silverstone. En introduisant de nouvelles pièces, chaque équipe peut en faire autant. C'est la marque de fabrique de la saison que nous vivons et ça va continuer.
Il est probable que Red Bull Racing poursuive le développement de l'auto jusqu'à la fin de la saison pour viser les deux titres. Quelsen seront les effets sur la voiture 2010 ?
A.N. : C'est un problème auquel nous faisons face tous les ans. L'an dernier, les recherches sur la RB4 n'ont pas eu d'impact sur la voiture de 2009 car le règlement changeait. Ce n'est pas le cas cette année. Le développement de pièces pour la RB5 sera appliqué à la RB6 et vice versa si possible.
Etes-vous surpris de voir Red Bull Racing si bien placé au championnat ? Vous attendiez-vous à faire aussi bien ?
A.N. : Red Bull Technology a progressé de façon correcte les deux années passées, jusqu'à gagner l'an dernier à Monza (avec Toro Rosso). Et, avec le gros changement de règlementation, nous avons saisi l'opportunité de faire quelque chose de nouveau et de différent pour voler une marche de progression par rapport à des rivaux établis. En 2008, nous avons continué de développer la RB4 et la TR3 de manière plutôt agressive pendant tout l'été. D'autres ont abandonné plus tôt leurs projets 2008. Vu nos ressources, ça a vraiment mis à contribution. Nous y sommes parvenus en scindant notre équipe de développement en deux. Nous avons probablement été l'une des dernières équipes à attaquer le projet 2009. De là, nous trouvé quelques nouveautés supplémentaires et ce ne fut ensuite qu'une question de développement de la voiture.
Vous étiez assez ému sur le podium de Silverstone pour le double ...
A.N. : Ça arrivait après trois mois de dur travail pour adapter le double diffuseur. Voir le package créer une telle différence à Silverstone fut une énorme sensation.
Eurosport
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