mercredi 3 juin 2009

BMW reconnaît son échec


Avant la 7e des 17 manches du Mondial, Mario Theissen, directeur de BMW Motorsport, prend acte de la médiocrité de la F1.09. "Nous étions clairement largués à Monaco", reconnait-il, sans pouvoir dire si l'équipe va rapidement redresser la barre.

Depuis son arrivée en Mondial, BMW progressait invariablement : 36 points en 2006, 101 en 2007 et 135 en 2008. Aussi, la première victoire, l'an passé au Canada, avait de fait défini l'ultime étape à franchir en 2009 : gagner plusieurs fois et par conséquent viser un titre, voire les deux. Ce dont Mario Theissen ne s'était pas caché lors du lancement de la nouvelle machine, en janvier dernier.

Mais vouloir n'est pas forcément pouvoir, et outre sa laideur la F1.09 s'est avérée un raté monumental dont même Force India s'est par moment jouée. Pour Mario Theissen, il était temps d'admettre l'évidence. "Alors que se profile le Grand Prix de Turquie, nos résultat sont jusque là plutôt sobres", a commenté le directeur de BMW Motorsport, qui n'a marqué que 6 points.

"Personne dans l'équipe ne s'attendait à ce que la saison soit aussi éreintante", a-t-il reconnu. "Après avoir fait un pas en avant en Espagne, nous étions clairement largués à Monaco. Pour retrouver notre compétitivité, nous devrons accentuer significativement notre vitesse de développement. A Istanbul, nous entrerons dans notre prochaine étape de développement, en utilisant pour la première fois un diffuseur à multi-étages" , a précisé le dirigeant de Hinwil et Munich.

"La F1.09 n'a pas été conçue à l'origine pour recevoir un double-diffuseur, nous avons du procéder à un certain nombre d'ajustements aérodynamiques. Les modifications concernent l'aileron avant, les déflecteurs latéraux, les boucliers de roues et le capot moteur", a détaillé Willy Rampf, directeur de l'Ingénierie.

Pas de quoi pavoiser. BMW est la dernière équipe d'usine à sortir son multi-diffuseur et elle a visiblement lâché l'affaire sur la question du KERS, érigé en exercice probatoire de son savoir-faire technologique et massivement soutenu en coulisses à la FIA contre l'avis de toutes les autres équipes.

Pour le fier Mario Theissen, c'est une véritable leçon d'humilité, technique et politique. "Après trois années de succès, cette période marque notre premier revers. Nous pouvons nous en sortir. Après tout, c'est la même équipe qui à Munich et à Hinwil qui a assuré notre montée en puissance depuis que BMW Sauber F1 Team a été fondée. Nous sommes déterminés à revenir parmi les équipes de tête" , a attesté l'ingénieur de formation âgé de 56 ans.

L'ennui est qu'il va aussi devoir gérer très vite le départ de Robert Kubica, depuis longtemps en rupture de communication avec lui, et de confiance avec une équipe qui selon lui a sacrifié ses chances mondiales en 2008 pour mieux préparer 2009.

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